La Croix-Rousse

Situé à flanc de colline entre Rhône et Saône, le quartier de la Croix-Rousse part de l’Hôtel de Ville de Lyon pour remonter jusqu’au dit “plateau de la Croix-Rousse” qui culmine à 495 mètres d’altitude.

D’un point de vue historique, La Croix-Rousse est un quartier ouvrier, celui des ouvriers canuts.

Au XVIII° siècle, le tissage de la soie y est à son apogée. Les canuts travaillent dure et les salaires sont miséreux; les soyeux lyonnais font fortunes et les lyonnaises se parent belle tenues de soie.

En 1801, un dénommé Joseph-Marie Jacquard invente le “métier Jacquard”, le premier métier à tisser programmable avec cartes perforées. C’est le début de la mécanisation et 11000 métiers Jacquard sont alors déployés.

À la Croix-Rousse, les ouvriers canuts perçoivent cette innovation comme une source de chômage. De plus, la mode à changé, les vêtements de soie sont jugés trop lourds, les commandes se font plus rares et la disette s’installe. Ce seront là les principales sources de la révolte des canuts de 1831, 1834 et 1848. La Croix-Rousse sera alors au coeur de ce que l’on considère comme l’une des plus grands soulèvements sociaux de l’ère de la grande industrie. “Vivre en travaillant ou mourir en combattant”, telle était la devise des canuts.

Révolte des canuts du 21 Novembre 1831

Aujourd’hui La Croix-Rousse est devenue un quartier paisible où il fait bon vivre. Ses rues ont su garder leur cachet d’antan, sa “grande rue” offre une grande variété de commerces, son “boulevard” est quotidiennement animé par un des plus grands marchés de Lyon, les terrasses de cafés ne manquent pas et les anciens ateliers ont été convertis en appartements dits “de canut” très recherchés pour leurs poutres et pierres apparentes et pour leur grande hauteur sous plafond.

En bref, n’hésitez pas à vous promener dans ce quartier plein de charme, chargé d’histoire et de bobos lyonnais.

Appartement de canut. Source : filmfrance.net

À visiter pour tout savoir sur les Canuts…

La Montée de la Grande Côte

C’est l’une des rues les plus célèbres du quartier de La Croix-Rousse.

Construite au XVIII° siècle, la Montée de la Grande Côte hébergeait de nombreux ateliers de canuts et permettait un accès direct et rapide au quartier des Terreaux (centre-ville de Lyon). On peut facilement imaginer les bruit incessant des métiers à tisser et les grandes quantités de Soie qui descendaient cette rue en direction des berges du Rhône et de la Saône où elles étaient expédiées par bateau dans monde entier. Lyon était à l’époque la capitale européenne de la Soie.

Restée dans son jus pendant presque 200 ans, puis entièrement restaurée dans les années 2000, la montée de la Grande côte est devenue un lieu touristique.

Source : leporelo.fr

Connue pour sa pente raide qui rend son ascension un peu difficile, elle permet d’accéder rapidement au plateau de La Croix-Rousse. Néanmoins, ses nombreuses échoppes, ses bars et ses maisons colorées typiques de l’époque des canuts, rendent votre périple plutôt agréable.

Pour accéder à La Croix-Rousse, Guignol.fr vous recommande de partir de l’Hôtel de Ville de Lyon et d’emprunter cet itinéraire très pittoresque.

La Statue de Jacquard

À un moment ou à un autre vous allez bien passer devant.

Joseph Marie Jacquard (1752-1834) est l’inventeur lyonnais à qui l’on doit le métier à tisser semi-automatique.

Inaugurée en bronze à la fin du 19e siècle, sa statue fut fondue sous le régime de Pétain, avant d’être réinstallée en pierre à la Libération (1947).

Pour nos amis Guignol et Gnafron, Jacquard n’est pas un ami car les canuts considéraient son invention comme source de chômage. Ce fut d’ailleurs l’une des causes des révoltes ouvrières du XIX° siècle. Alors je vous laisse apprécier l’épitaphe figurant sur sa statue : “BIENFAITEUR DES OUVRIERS DE LA SOIE”.

Adresse : Place de La Croix-Rousse, 69004 Lyon

La Maison des Canuts

Musée privé.

Plongez vous dans l’épopée de la soierie lyonnaise et découvrez comment cette industrie a façonné l’identité de notre ville !

Suivez une visite commentée pour comprendre l’invention de Jacquard, regardez une démonstration de tissage sur un métier à bras, découvrez l’apport social des canuts et la réalité de l’industrie textile en AURA aujourd’hui. durée 50 minutes

Poursuivez la visite commentée par la visite des salles d’exposition. Durée 15-20 minutes.

Source : maisondescanuts.fr

Adresse : 10 rue d’Ivry, 69004 Lyon – Tel : +33 (0)4 78 28 62 04

La Soierie Vivante de Lyon

L’association Soierie Vivante sauvegarde les 2 ateliers de tissage – logis de canuts appartenant à la Ville de Lyon. Soierie Vivante fait découvrir aux visiteurs l’histoire de la soie et la fabrication des tissus en faisant fonctionner des métiers à tisser sauvegardés dans leurs ateliers d’origine :

Atelier Municipal de Tissage

Cet atelier permet de mieux comprendre la vie des ouvriers canuts au XVIII° siècle. Les métiers à tisser sont restés dans leur jus, mais fonctionnent parfaitement. Vous y découvrirez tous les secrets du célèbre “Bistanclaque”, ce métier à tisser programmable inventé par le Jacquard en 1801 et que les lyonnais considère à juste titre comme l’ancêtre de l’ordinateur.

Une belle découverte hors du temps à visiter individuellement ou lors d’une visite guidée que vous pouvez réserver auprès du syndicat d’initiative de la ville de Lyon.

Source : soierie-vivante.asso.fr

Adresse : 12bis montée J. Godart, 69004 Lyon

Atelier Municipal de Passementerie

A l’atelier de passementerie, ce sont d’importants métiers en noyer ouvragé qui sont actionnés et qui permettent de comprendre les ficelles du tissage et le génie de l’invention du Jacquard. A l’atelier de tissage, dernier atelier familial mécanique, l’architecture intérieure est restée intacte. Ce lieu est ainsi très représentatif de la production et des conditions de vie des tisseurs au 19ème siècle.

Source : soierie-vivante.asso.fr

Adresse : 21 rue Richan, 69004 Lyon

La Traboule de la Cour des Voraces

Construite vers 1840 sur les pentes de La Croix-Rousse, la Cour des Voraces est un monument historique lyonnais lié à l’industrie de la Soie et à l’insurrection des Voraces (canuts) en 1849.

On dit que l’immeuble aurait abrité une organisation mutualiste de canuts : “Le Devoir Mutuel”. Le mot “Voraces” serait issu du fait que cette organisation luttait contre les diminutions répétitives du volume du pot de vin alloué quotidiennement aux ouvriers canuts, alors que son prix, règlementé par l’état, restait fixe.

On raconte également que cette cour était appelée “Maison de la République” et qu’elle aurait servi de refuge aux ouvriers canuts en 1849, lorsqu’ils s’opposèrent aux soldats de l’armée régulière.

Une plaque commémorative indique que « Dans la cour des Voraces, ruche du travail de la soie, les canuts luttaient pour leurs conditions de vie et leur dignité ».

Adresse : 9 place Colbert, 69001 Lyon

À voir également…

Le Gros Caillou

Il est tout simplement l’emblème du quartier de La Croix-Rousse. Ce rocher erratique date de l’ère glacière, il y a plus de 140.000 ans. D’après sa composition (méta quartzite) Il aurait été transporté jusqu’à Lyon par un glacier, et serait originaire des sommets de la haute Maurienne ou de la haute Tarantaise, donc du massif des Alpes.

Le Gros Caillou fut découvert en 1890 lors de la construction de la “Ficelle”, un funiculaire souterrain reliant le centre-ville au plateau de la Croix Rousse (ligne de métro actuelle). Obstruant alors la percée d’un tunnel de 555 mètres de long, les ouvriers ont dû l’extraire par le haut du chantier, côté Croix-Rousse où il est resté depuis. Le Gros Caillou mesure 2 mètres de haut et pèse 24 tonnes.

Situé au bout du boulevard de La Croix-Rousse sur sa large esplanade, le Gros Caillou bénéficie d’une vue unique sur la ville de Lyon, la pleine de l’Ain et les Alpes. En bel endroit panoramique où vous pourrez vos pauser, prendre une consommation en terrasse et même vous restaurer.

Au fait! Le gros caillou, touchez le, il porte bonheur.

Adresse : Vers le n°180 du boulevard de La Croix-Rousse. 69004 Lyon.

Le Jardin Rosa Mir

Ce jardin d’inspiration arabo-andalouses et donc pour le moins atypique à Lyon, et niché au cœur de la Croix-Rousse. Il est sans aucun doute l’endroit le moins connu de ce quartier. Il faut donc y remédier!

Il est l’œuvre de Jules Senis Mir, un maçon espagnol autodidacte qui souhaita célébrer sa rémission d’un cancer de la gorge en a réalisant cet ouvrage pierre par pierre.

D’une superficie de 542 m2, la construction du jardin démarra en 1957 et dura 30ans. Il est principalement composé de galets, de cailloux ramassés sur des chantiers, de coquillages… bref de tout ce que peut rencontrer un maçon au quotidien.

Le jardin Rosa-Mir est aujourd’hui inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques et porte le label Patrimoine du XXème siècle.

Adresse : 87 Grande Rue de la Croix-Rousse – Lyon 4e (dans la cour d’un immeuble) – Consultez les horaires d’ouverture sur internet.

Pour une visite virtuelle : cliquez sur la photo ci-dessous…

Jardin Rosa Mir – Source photo : citizen kid.com

La Croix-Rousse

C’est en 1560 qu’un croix en pierre de Couzon, caractérisée par sa couleur rousse (ocre) fut installée sur le plateau de la colline. C’est elle qui donna son nom à ce quartier naissant.

Détruite en 1562, en 1789 puis en 1881, la croix actuelle date de 1994, date à laquelle la place actuelle fut aménagée.

Si vous remontez la Grande Rue de la Croix-Rousse ou si vous visitez le Jardin Rosa Mir, alors vous êtes à 2 pas de notre Croix Rousse. Profitez-en pour lui rendre une petite visite!

Adresse : Place Joannes d’Ambre, 69004 Lyon.

La croix rousse de la Croix-Rousse. Source photo : ruedelyon.net

Le Mur des Canuts

Le mur des Canuts est un élément incontournable du quartier de la Croix-Rousse. Cette fresque en trompe l’oeil de plus de 1200 m2 est la plus grande d’Europe. C’est également la première fresque murale géante ayant vu le jour à Lyon, ville aujourd’hui connue pour ses nombreux murs peints.

 l’origine de cette idée géniale : CitéCréation, une coopérative fondée en 1983 par des peintres muralistes. Réalisé en 1987, elle représente les pentes de La Croix-Rousses animées de personnages contemporains.

L’idée étant de la faire évoluer avec son temps, elle fut actualisée un première fois en 1997, puis plus récemment en 2013. A découvrir absolument!

Adresse : 36 Bd des Canuts, 69004 Lyon

Le mur des canuts – Source photo : citecreation.fr

L’Amphithéâtre des Trois Gaules

L’amphithéâtre des Trois Gaules était un amphithéâtre romain situé dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon, en France. Il a été construit en 19 après J.C., sous le règne de l’empereur Tibère, pour accueillir des spectacles et des événements publics, tels que des combats de gladiateurs et des représentations théâtrales.

Avec une capacité d’environ 20 000 spectateurs et était considéré comme l’un des plus grands amphithéâtres de l’époque romaine. Il était utilisé pour des événements majeurs, tels que les jeux séculaires organisés tous les 100 ans en l’honneur des dieux romains, ainsi que pour les cérémonies de l’Empire.

Et parmi ces évènements, il y eu le martyre de Sainte Blandine, une ancienne esclave romaine emprisonnée pour sa foi chrétienne. Ayant survécu à la prison, Blandine fut livrée aux lions au coeur de l’amphithéâtre, mais ceux-ci ne lui firent pas de mal. Elle fut ensuite torturée, assista à la mort de 47 de ses compagnons, les uns après les autres, puis elle fut flagellée avant d’être placée sur un grill brûlant. Enfin Blandine fut livrée dans un filet à un taureau qui la lança en l’air avec ses cornes.  Mais ayant survécu à tous ces supplices, Blandine fut finalement égorgée par le bourreau à la fin des jeux.

L’amphithéâtre des trois Gaules – Source photo : guide-lyon.fr

Le nom “Trois Gaules” vient du fait que Lyon était la capitale de la province romaine de la Gaule lyonnaise, qui comprenait les trois régions de la Lyonnaise, de l’Aquitaine et de la Belgique. L’amphithéâtre était donc un lieu important pour les représentants des trois régions, qui se réunissaient pour des événements et des cérémonies.

Aujourd’hui, l’amphithéâtre des Trois Gaules n’existe plus, mais des fouilles archéologiques ont révélé les vestiges de l’amphithéâtre et certains objets trouvés lors des fouilles sont exposés au Musée gallo-romain de Lyon (quartier de Fourvière)

Adresse : Jardin des Plantes, 69001 Lyon.